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De façon générale, donc ?
L’exercice a été plutôt bien mené par les uns et les autres, mais quelques défauts récurrents valent tout de même la peine d’être pointés du doigt… histoire d’aller de l’avant :
- Attention au style ! Il précède le récit. En quelques phrases, il s’impose, ou pas. On pourrait débattre sur ce qu’est le style. Vous pourriez affirmer que tout ceci est très subjectif. Oui, vous pourriez, mais soignez vraiment votre syntaxe, relisez plusieurs fois votre texte, allégez vos phrases, travaillez la rythmique, la musique des mots. Celle qui emportera vos lecteurs.
- Intriguer oui (c’est même ce que l’on vous demandait dans cet exercice), mais ne pas perdre le lecteur. À être parfois trop obscur en ouverture du récit, on perd une partie de son lectorat potentiel. Ne multipliez pas les formules énigmatiques pour créer du suspense, ni les clins d’œil « avertissement » au lecteur. Là aussi, si vous soignez votre plume, maîtrisez vos effets et dévoilez juste ce qu’il faut, vous capterez son attention. Pas la peine d’en faire des tonnes.
- Ne racontez pas tout. L’exercice qui vous était proposé était la rédaction d’un incipit (début) de récit. Certains ont quasiment écrit une petite nouvelle avec un début, un milieu et une fin. L’objectif d’un incipit est d’interpeler, d’intriguer, de se mettre dans la poche les lecteurs. Si vous lui livrez tout dès votre première page, pourquoi continuerait-il de vous lire ? Prenez le temps d’installer votre intrigue, de planter le décor, de faire les présentations…
- Ouvrir par une description de lieu ou de personnage : oui ! Mais à condition là encore de proposer un regard singulier sur un espace ou un caractère. Évitez les clichés, creusez encore et encore pour faire sens, pour captiver.
Zoom sur quelques textes qui proposaient de jolies choses…
- Nonna, de Matthieu Parcaroli. Une belle tonalité et belle esquisse d’un personnage attachant et d’une relation touchante.
- Déracinés, de Clara Di Canto. Le dernier paragraphe est un très bel incipit, une mise en bouche joliment écrite.
- Un chemin en lacets, d’Alain Granger. Un incipit in situ rythmé et intrigant.
- À l’américaine, d’Audrey Parmentelat. Un incipit touchant porté par une belle plume.
- Le Principat, de Florent Hendrickx. Incipit qui s’ouvre sur un dialogue bien mené et mystérieux.